A lire ou à chanter, si le coeur vous en dit
Nous voici arrivés au 1er juillet 2007, fin de l'année scolaire 2006/2007, plus ou moins début des grandes vacances, fin d'une année conservatoriale, fin de cette semaine de folie totale, fin, surtout, de ce projet hallucinant et, si j'en crois le public, hallucinatoire. C'est un moment parfait pour faire un bilan de cette année passée. or, vous l'aurez compris, j'adore dresser des bilans de ma vie. Aussi vais-je me faire plaisir!
L'année derniére, je m'étais fixé comme projet inaccessible d'entrer non seulement en Seconde audiovisuel à Pothier mais aussi au conservatoire de théâtre d'Orléans. Je l'ai fait, et j'en suis aussi fier qu'heureux.
Cette année, j'ai vu plus de films que je n'en avais jamais vu.
Cette année, j'ai eu un grand nombre de chocs littéralement littéraires: Mrs. Dalloway, Les vagues, L'invitation à la valse, Paradis de tristesse...
Cette année, le théâtre sera devenu autre chose. Vraiment.
Cette année, j'ai changé, j'ai grandi, j'ai pris conscience de beaucoup de choses, finalement.
Cette année, j'ai joué du Moliére, du Kateb Yacine, de l'Euripide, du Saint-Pol-Roux.
Cette année, Herr Motlat (cf articles plus anciens) m'a offert un merveilleux rôle, même s'il m'a fallu du temps pour le comprendre, et je le remercie une nouvelle fois pour cette confiance et pour les moultes autres choses qu'il m'aura apporté (et Dieu sait qu'il y en a, à commencer par une entrée au Conservatoire), en espérant qu'il lira cet article, puisqu'il semble qu'il soit venu sur ce blog à plusieurs reprises.
Cette année, j'ai eu une prof d'interprétation au moins aussi autoritaire que charmante, qui m'a appris la rigueur et le goût du travail jusqu'à l'épuisement, qui a appellé mon Papa, qui nous a fait peur au début de l'année, avec qui nous avons souvent ri, et dont la présence hebdomadaire va vraiment manquer.
Cette année, j'ai tenté, sans grands succés, de sombrer dans la débauche.
Cette année, bon nombre d'angoisses et de doutes m'auront assailli.
Cette année, j'ai peu pleuré pour de vrai.
Cette année, j'ai grandi et changé, on me l'a dit souvent.
Cette année, j'ai peut-être fait trop de choix dans les matiéres et je n'ai pas assez travaillé, mais tant pis.
Mais je m'en fous, parc que cette année, je suis passé en 1ére L.
Cette année, j'ai eu une classe hétérogéne et gentille et j'y ai connu de nombreuses personnes charmantes, je dois l'admettre; je suis vraiment passé à autre chose et pourtant, Carole et moi n'avons pas perdu le contact et elle reste ma raison, tout comme je reste sa folie; Marie-Laure est devenue autre chose que l'amie d'Iris; les cartes m'ont un peu menti, mais tant pis, il y avait toujours une part de verité; je suis allé souvent au théâtre; je n'ai pas été un adolescent particuliérement ingrat, m'est avis que, même si je l'ai un peu été, je ne peux le nier; j'ai fort peu communiqué avec ma famille, j'ai dit beaucoup de "c'est fou, ça!"; je suis passé par beaucoup de choses; comme dans la Bible, le chrétien s'est assis en cours ( à défaut de s'être couché) prés de la gothique.
Cette année, j'aurais agi moultes fois de maniére plus ou moins subversive, j'ai mangé sous une nappe des sushis, j'ai collé des tracts couverts de questions existentielles, j'ai decoré la cour de mon lycée avec du papier toilette, j'ai crié bien souvent que je ne voulais pas être une victime de la societé de consommation, j'ai chanté dans les trams, j'ai declamé du Rimbaud au milieu de Carrefour, j'ai hurlé devant la mer, Ninon m'a offert une fellation sur scéne, j'ai relevé Marie-Laure qui hurlait en demandant qu'on la laisse crever, j'ai hurlé de douleur allongé sur une terasse en écoutant CocoRosie, j'ai embrassé la fille d'un pasteur, j'ai fait des psychoses, j'ai dansé avec la Mort, et franchement, j'ai souvent bien ri.
Cette année, j'ai mis mon exemplaire de "La dame à la faulx" dans mon lit et je suis allé dormir dans mon fauteuil, durant une crise de somnambulisme.
Cette semaine, au goût de fin de camp MEJ, a beau me laisser dephasé et desoeuvré (et deux kilos en moins), je suis passionément heureux de l'avoir vécu en compagnie de tous ce gens, tous exceptionnels, brillants, drôles, complexes, passionants et passionés. Je suis fantastiquement heureux des ces répétitions nocturnes comme dirunes, malgré la désapprobation paternelle. Je suis extatiquement heureux de ces conversations au clair des projecteurs, à défaut de celui de la lune et de ces découvertes, de ces chaleureux encouragements, de vous.
A ceux que je revois en septembre, je souhaite de bonnes vacances et leur assure que leur présence me manque profondément.
Aux autres, je souhaite bonne chance et j'espére les recroiser par la suite.
Tous autant que vous puissiez être, je vous remercie.
Cette année, je crois que j'ai beaucoup appris.